dimanche 1 juin 2014

Quel regard sur nos frontières et ceux qui les passent ?


Geneviève Jacques et Irène Schaerer (c) CSG

Hier matin, au petit-déjeuner, je me suis retrouvée entre Alfredo Abad, secrétaire général de l’Eglise protestante espagnole (IEE), Geneviève Jacques, présidente de la Cimade et Irène Schaerer, déléguée de notre Eglise au conseil de la Cevaa (communauté d’Eglises en mission). S’est alors lancé une discussion sur les politiques migratoires européennes, le traitement des migrants, le choix de la fonction publique de traiter des dossiers et non d’accompagner des personnes dans les procédures de demande d’asile, les effets pervers d’avoir rendu plus difficile l’obtention de visa (qui décourage les gens de revenir dans leur pays de peur de ne pouvoir revenir dans le pays d’accueil), les conséquences humaines parfois catastrophiques du parcours de l’immigration clandestine.
L’Espagne est touchée directement, avec les enclaves de Ceuta et Melilla, où les migrants sont renvoyés sans avoir même pu évoquer le motif de leur arrivée aux portes de l’Europe, et donc sans que les personnes qui voudraient demander l’asile en Europe puissent le faire.

Après les drames des naufrages à Lampedusa, l’Union européenne avait évoqué trois mots par rapport aux migrants : protection, accompagnement et solidarité. Les associations espéraient que ces mots désignaient la protection des personnes migrantes, accompagnement dans les procédures et l’accueil et solidarité envers eux. Il s’est avéré que ces trois mots signifiaient renforcement de la protection des frontières, raccompagnement aux frontières et solidarité envers les pays européens pour l’accueil des quelques personnes qui obtiennent le statut de réfugiés (politique de réinstallation, « ressettlement » en anglais)…
Comme le disait Geneviève Jacques hier soir lors de la soirée publique, c’est toujours une question de point de vue : est-ce qu’on choisit de se placer du côté de la soi-disant « forteresse-Europe » ou est-ce qu’on choisit d’adopter le point de vue de la personne migrante ? D’où raconte-t-on l’histoire de ces personnes ?  
Claire Sixt Gateuille

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